Marseille : convergence ou alliance ?

mdsLa présence de nombreux responsables du Mouvement Démocrate à Marseille lors des ateliers d’été de « l’espoir à gauche » (courant de Vincent Peillon) a fait couler beaucoup d’encre et pose quelques questions…

Je vous propose de découvrir ou de redécouvrir le discours de Marielle de Sarnez à Marseille. C’est un très beau discours sur le constat commun, sur le partage de valeurs républicaines et sur la volonté de changer notre Société.

Aujourd’hui, une majorité de Français refuse la Société que veut nous imposer Nicolas Sarkozy (+ de 70% des votants aux européennes et sans doute une bonne partie des abstentionnistes). Mais en face de lui, l’opposition est éclatée et peu lisible. Du MoDem  aux communistes, en passant par les Verts et les socialistes (on pourrait même rajouter quelques gaullistes de l’UMP), il faudra construire et proposer un projet de Société alternatif si on veut éviter que la France ne perde son identité.

Pour rendre cela possible, il faut une envie commune, dépasser les vieux clivages et les vielles idéologies et respecter nos différences. En effet, un tel front ne pourra se faire que si chacun garde son identité et trouve sa juste place. Cela nécessite débats et échanges tant en interne des partis qu’entre eux. Si la motivation est uniquement basée sur des objectifs de mandats, de postes et d’élections à court terme, alors nous échouerons et nos électeurs iront grossir les rangs de l’abstention.

Donc, convergences oui, mais alliances de principe non !

Le Mouvement Démocrate n’a pas vocation à devenir « l’UDF de la gauche » (les Verts le font déjà très bien) ! Les dirigeants du parti doivent faire bien attention de ne pas trop jouer avec notre identité et notre indépendance. Dans ce sens, si le discours de Marielle est très juste, il ne peut être une validation de facto des futures alliances pour les régionales.

Nous avons sûrement des échanges et des projets à construire avec les femmes et les hommes issus de la gauche mais cela doit se faire dans la transparence et la concertation au sein du MoDem. Enfin, quand Marielle parle de nouveauté, cela doit aussi impliquer de nouvelles têtes et une nouvelle génération

Adrien Debever
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Voir aussi sur ce sujet les articles de : de Pierre Braun, Christophe Ginisty, Cristelle Carcone, l’Hérétique, et de Jérôme Charré.

Voici venir le temps des rentrées politiques…

Cette chaude fin d’été voit se préparer les rentrés politiques des principaux partis.

Certains s’adonnent aux parachutages gouvernementaux en Gironde, d’autres s’essayent à l’alchimie en tentant de transformer un « buzz » médiatique de printemps en parti politique pendant que les troisièmes ne changent rien : continuent à s’entre-déchirer et à tergiverser sur leur ligne politique actuelle et future !

Pour sa part, le MoDem lancera sa rentrée lors de l’Université de rentré à la Grande Motte (Hérault) les 4, 5 et 6 septembre.

L’automne sera marqué par la deuxième phase de notre introspection sur notre échec aux européennes (avec en point d’orgue un Congrès en fin d’année) et l’élaboration d’un programme pour les régionales.

Il faut venir nombreux à l’Université de rentrée en septembre. Nous avons besoin de nous retrouver et de travailler dans la bonne humeur sur un programme qui approfondisse notre projet de Société. Il faut être plus clair sur nos valeurs et nos propositions, mieux communiquer avec la population.

Je vous donne donc rendez-vous à La Grande Motte…

S’inscrire à l’Université de rentrée

L’autre taxe carbone : la bénéfique

aberration_environnementale_et_economiqueComme je l’ai démontré dans mon précédent article, la taxe carbone que nous prépare le gouvernement, suite au rapport de Michel Rocard, sera injuste et peu efficace au regard de la protection de l’environnement.

C’est bien dommage car l’idée d’une taxe carbone est intéressante, à condition que nos dirigeants n’y voient pas là un impôt nouveau facile à faire accepter en ces temps de déficits publics abyssaux.

Une taxe carbone bien pensée, à la bonne échelle, peut être un outil de moralisation de l’économie mondiale dont nous avons tant besoin actuellement.

Pour que cela soit efficace, le niveau de prélèvement de cette taxe doit être l’Europe. C’est le plus grand marché de consommation au monde, son impact sur l’économie mondiale est donc majeur.

Cette taxe doit, par ailleurs, se baser sur le bilan carbone de tous les produits manufacturés comme alimentaires, et pas juste stigmatiser certains. Ce bilan carbone correspond à une traçabilité des rejets de CO² dans l’atmosphère que génère chaque produit pour arriver devant le consommateur final (ce processus offrant aussi une certaine garantie de qualité comme pour la viande). Il faut donc prendre en compte les matières premières utilisées, le processus de production, le transport et la distribution.

A partir de là, il faut créer une « échelle carbone » avec 4 ou 5 niveaux, claire, simple et visible pour le consommateur final. La taxe serait alors évolutive sur les niveaux les plus hauts (les plus polluants). Sa forme technique peut être multiple, comme par exemple des points de TVA supplémentaires dont les recettes pourraient ainsi être versées à l’Union Européenne dans un fond spécifique.

En corollaire à cette taxe, les gouvernements devront mettre en place des mesures incitatives afin que la grande distribution joue le jeu et propose dans ses linaires des produits à différents niveaux sur l’échelle carbone (au nom de la concurrence loyale…).

Grâce à ce système, le consommateur pourra pleinement mesurer l’impact de sa consommation sur l’environnement et il sera poussé financièrement à modifier certaines habitudes alimentaires telles que la consommation hors saison des fruits et légumes (venant de très loin, ils seront taxés).

Par ailleurs, l’industrie locale et européenne devraient trouver là un contre-balancement au dumping social du grand import (le transport par ces monstrueux porte-conteneurs entraînant une taxation qui mangera en partie l’intérêt d’une main d’œuvre sous payée) et être récompensée pour ses efforts dans les processus de production propre (ainsi par exemple : gain de compétitivité par rapport à la production américaine).

Enfin, le nouveau fond européen, ainsi constitué, devra servir directement ou indirectement (via les Conseils Régionaux et les fonds FEDER) à financer : la recherche sur les technologies d’énergies renouvelables (surtout pour l’automobile), des programmes de ferroutage au niveau européen, des aides à l’implantation d’une industrie verte partout en Europe ou bien encore des aides aux particuliers qui souhaitent opter pour un habitat faiblement consommateur d’énergie…

Après la soi-disant vague verte des élections européennes de juin dernier, il devrait être possible de voir aboutir ce genre de mesure au niveau des organes de l’Union Européenne !?

Cette conception de la taxe carbone peut, en tout cas, être un formidable outil de moralisation sur le plan environnemental de l’économie mondiale, en attendant une moralisation sociale…

Adrien Debever

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La supercherie de la taxe carbone « Sarko-Rocardienne » !

rocardIl y a deux jours, Michel Rocard (encore un mercenaire people du gouvernement) a remis son rapport sur la mise en place d’une taxe carbone pour 2010.

L’objectif annoncé est de respecter l’engagement de la France qui consiste à diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Cette nouvelle taxe doit ainsi inciter les consommateurs à adopter des comportements plus vertueux d’un point de vue écologique en agissant sur les prix. Les produits visés seront ceux basés sur les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), c’est-à-dire pour les ménages : le prix du chauffage au gaz (environ + 15%) et le prix du carburant à la pompe (environ + 8 centimes).

Si on décrypte cette nouvelle taxe présentée comme vertueuse, on pourrait bien trouver là un nouvel impôt très injuste.

En effet, qui seront les principales victimes de cette taxe ?

Les conducteurs de voiture, principalement dans le monde rural où les alternatives n’existent pas et où les distances peuvent être importantes. Ainsi que les foyers se chauffant au gaz et au fioul.

Or, dans ces deux cas, ce sont les foyers les plus modestes et les classes moyennes (basses) qui seront touchés de plein fouet. Ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter des voitures moins gourmandes, ceux qui n’ont pas les moyens de financer des travaux d’isolation et de chauffage durable et enfin tous ceux qui n’ont pas accès à la propriété immobilière et qui sont des locataires dépendants du bon vouloir d’un propriétaire.

Par ailleurs, cette taxe portant sur la consommation d’éléments essentiels (logement et transport) sera proportionnellement d’avantage supportée par les ménages les moins riches, puisque leur budget est en grande partie consacré à la consommation, contrairement à celui des plus riches (qui épargnent plus).

Alors bien sûr, en bon socialiste français, Michel Rocard évoque la possibilité de reversement vers les plus fragiles sous forme de « chèque vert ». Non seulement ces chèques sont loin d’être acceptés par le gouvernement (Eric Woerth en tête) mais c’est toujours le même processus archaïque de la gauche française : on ponctionne d’abord avant de rendre l’argent mais par le biais de l’assistanat…

A ce petit jeu, selon Michel Rocard, toutes les sommes récoltées seront redistribuées aux contribuables (encore une fois ce n’est sûrement pas le but du gouvernement) mais il y aura à coup sûr un perdant : la classe moyenne (qui endosse ce rôle trop souvent depuis 30 ans), qui n’aura pas droit aux compensations (pas assez pauvre !) et qui n’aura pas les moyens d’éviter la taxe (pas assez riche pour des investissements lourds dans leur logement ou leur voiture).

En résumé, cette taxe est surtout un impôt nouveau qui sera injustement supporté par la classe moyenne et les plus fragiles. Les compensations éventuelles ne seront pas durables ni suffisantes, elles seront l’objet de frais de fonctionnement et de gaspillages inévitables, voire de logiques électoralistes.

L’objectif de protection de la nature ressemble plus à un prétexte inespéré pour le gouvernement pour faire passer un nouvel impôt dont il a bien besoin en ces temps de déficit public abyssal.

Car du point de vu de la baisse des émissions de CO², cette taxe risque d’être très peu efficace : la plupart des redevables ne seront pas en mesure de modifier leur mode vie soit pour des raisons financières soit pour des raisons géographiques.

Pour faire baisser les émissions de CO², il y a des actions bien plus pertinentes qu’une taxe. Ainsi contre la pollution automobile :

  • Continuer à développer, dans les grandes villes, des tramways qui empêchent structurellement l’accès des voitures au centre ville tout en offrant une alternative de déplacement.

  • Aider et inciter la recherche dans le domaine des véhicules propres. La voiture n’est pas un mode de déplacement à bannir, en particulier dans la ruralité, mais il faut à terme qu’elle ne fonctionne plus au pétrole.
  • Développer des infrastructures de substitution pour le transport longue distance de marchandise, en particulier privilégier le ferroutage aux camions.

Concernant les émissions de CO² issues des logements, l’évolution ne peut être que très progressive pour le bâti mais peut être rendue obligatoire pour les constructions à venir (les surcoûts pouvant être absorbés par les économies d’échelle). Dans ce domaine, il faut sans doute privilégier des actions incitatives (exonérations fiscales, qui ont déjà un réel succès) plutôt que les punitions fiscales.

Enfin, l’idée d’une taxe carbone reste intéressante mais avec une définition, un cadre et un ciblage tout à fait différent. Elle peut être l’outil d’un système très ambitieux avec à terme une moralisation de la production mondiale…mais cela est un vaste sujet qui mérite un article à part entière… A suivre.

Adrien Debever

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Sondages, gaspillages et copinages…

cour-des-comptesL’été n’est pas porteur pour les scandales. On peut le regretter, car au lendemain de la fête nationale et de ses traditionnelles bombes pyrotechniques, c’est une bombe médiatico-politique qu’a amorcé la Cour des Comptes.

En effet, cette institution (dirigée par Philippe Seguin et dont on ne peut remettre en cause le sérieux et l’absence « d’anti-sarkozysme primaire ») a remis, le 15 juillet dernier, son rapport sur la gestion des services de la Présidence de la République pour l’exercice 2008 (télécharger le rapport).

En dehors de dépenses souvent mal maîtrisées, ce qui est déjà condamnable surtout en période de crise, ce rapport contient surtout un chapitre sur les sondages absolument explosif !

Ainsi, en page 11, la Cour met en lumière une convention passée entre l’Elysée et un mystérieux cabinet qui a engendré en 2008 des dépenses d’un montant de 1,5 M€ pour la Présidence de la République !

L’objet de cette convention est en l’occurrence la fourniture de sondages et de conseils pour l’Elysée. Or, la Cour s’étonne et s’interroge sur deux aspects de cette convention :

  • Concernant sa conclusion, on peut déjà s’interroger sur l’utilité du recours à un cabinet pour jouer un rôle d’intermédiaire entre l’Elysée et les instituts de sondage. Par ailleurs, cette convention a été passée sans respecter les règles de mise en concurrence (obligatoire pour ce type de marché public) et avec des clauses exorbitantes au regard des règles de l’exécution de la dépense publique. Ainsi : «dans la cadre de la mission dite d’exécution de sondage, la convention prévoit que le cabinet sera chargé de juger de l’opportunité, dans le temps et dans les thèmes, des sondages ou études d’opinion dont il confiera l’exécution aux instituts spécialisés de son choix. Ce cabinet disposait donc d’une totale liberté d’appréciation, ce qui, a contrario, signifiait que la Présidence n’avait ni la maîtrise ni le contrôle tant de l’engagement que du montant des dépenses correspondant à ce contrat. Aucun bon de commande n’étais émis ». Enfin, l’identité de ce cabinet a été révélée par Libération. Il s’agit de Publifact, une petite structure dirigée par Patrick Buisson, qui n’est autre qu’un conseiller politique de l’ombre de Nicolas Sarkozy. C’est un personnage très influent auprès du chef de l’Etat, ancien patron du journal d’extrême droite Minute et journaliste à LCI. Il a ainsi, en 2008, facturé via son cabinet 10 000 € d’honoraires mensuels à l’Elysée pour ses conseils auxquels s’ajoutent 130 autres factures pour les sondages, soit au final 1,5 M€ issus des contribuables !
  • Concernant son utilisation, ces sondages posent également problème et c’est le deuxième volet de ce scandale. En effet, la Cour des Comptes indique que sur 35 études diverses facturées en 2008, au moins 15 d’entre elles avaient également fait l’objet de publications dans la presse. Ainsi l’Elysée, via Publifact, finançait des sondages auprès de l’institut Opinion Way, qui étaient ensuite publiés par LCI et le Figaro. La Cour ne s’aventure pas plus loin mais laisse facilement sous-entendre qu’il y a soit fausse facture au détriment de l’Elysée (ce qui paraît peu probable) soit co-financement de sondages à l’initiative de la Présidence (et donc des sondages construits à sa convenance), à destination de la presse et ainsi de l’opinion publique sous une apparence de neutralité et d’objectivité ! A la publication de ce rapport, la société des rédacteurs du Figaro a exprimé sa consternation et réclamé à la direction du journal de « mettre immédiatement un terme à la publication de sondages Opinion Way qui sont commandités par la Présidence de la République ». Eventualité balayée d’un revers de main et négation en bloc du directeur du Figaro, un certain…Etienne Mougeotte (ancien dirigeant de TF1, donc Bouygues, donc le cercle sarkozien, encore et toujours…).

Cette affaire s’inscrit donc dans les pratiques de gouvernance déjà observées de nombreuses fois depuis l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007 : volonté de contrôle de l’information médiatique pour mieux manipuler la population et dans le même temps largesses financières de l’Etat envers ses amis proches et puissants.

Tout cela est très grave et une fois de plus François Bayrou, en dénonçant la manipulation des sondages, avait vu juste. Cela n’avait pas empêché le monde médiatique d’en faire un paranoïaque du complot, et pourtant…

Il serait temps que les citoyens accueillent ce type de scandale non pas avec résignation mais avec la volonté de réagir. Ne plus laisser l’homme courageux, qui se dresse face aux dérives du système, se faire démolir par un lynchage médiatique. La réaction, elle passe avant tout par les urnes. Là aussi, il faut arrêter d’être manipulé et de céder aux modes électorales plus ou moins fabriquées de toutes pièces.

Les prochaines élections Régionales sont proches et très importantes pour notre quotidien. Cette fois, que tous ceux qui refusent et sont révoltés par le système qui nous gouverne, votent pour le seul parti qui dans la durée et dans les actes s’oppose aux dérives et défend un modèle de Société différent et applicable : le MoDem !

Adrien Debever

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Retour sur la Convention Départementale

Convention Départementale du 27 juin 2009Cette période de vacances, un peu plus calme, permet de revenir avec un peu de recul sur les derniers événements qui ont rythmé la vie du MoDem Gironde.

Après le score décevant des élections européennes, les adhérents du mouvement départemental avaient besoin de baume au cœur et de retrouver espoir dans l’avenir et en particulier dans les prochaines échéances régionales. La Convention Départementale annuelle, organisée cette année à Barsac (chez Philippe Meynard), tombait donc à pic…

C’est en effet par une belle journée ensoleillée de cette fin juin que s’est déroulé le programme chargé mais très festif de ce grand rendez-vous militant. Les 200 personnes présentes participèrent ainsi à l’AG annuelle du MoDem Gironde (rapport d’activité, présentation des comptes…), puis les Jeunes Démocrates 33 présentèrent leur bilan d’activité (lire mon discours) avant de finir la matinée par un débat avec J. Lassalle, G. Darrieussecq, Joan Taris et notre nouvel adhérant girondin : R. Rochefort, Député européen.

Après la nourriture de l’intellect, ce fut l’heure de la nourriture du corps avec l’apéro des circonscriptions puis le repas servi par les Jeunes Démocrates. Tout le monde dégusta paëlla, fromage et tarte aux pommes à de grandes tablées conviviales, dans une ambiance musicale assurée par le groupe d’Alain Geneste (5ème circonscription).

C’est donc dans la bonne humeur que l’après midi fut occupé par des ateliers de réflexion et la réunion des bureaux d’Aquitaine, avant d’être clôturé par la réunion de la FED (Fédération des Elus Démocrates) présidée par Xavier Loriaud.

Cette belle journée, dont l’organisation assurée par les Jeunes Démocrates fut l’objet de multiples éloges, permit de tourner la page des Européennes et de retrouver motivation et espoir avant de partir en vacances (bien méritées) et d’aborder la campagne régionale.

Adrien Debever

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Un peu d’humour pour l’été

Si vous ne connaissiez pas encore, je vous invite à découvrir la « Chanson du dimanche ». Le morceau ci-dessous est un joli pied de nez aux chantres du cynisme et de la bêtise décomplexée.Tout au long de l’année, nous nous insurgeons, au MoDem, contre ces comportements si loin des valeurs humanistes.

Le faire sur le ton de la dérision ne fait pas de mal non plus, surtout en cette période estivale où un peu de légèreté est la bien venue…

De Thiers à Sarkozy…

thiers_sarkozyHier, Nicolas Sarkozy s’est exprimé devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles.

Depuis plus de 130 ans, c’est la première fois qu’un Président de la République, chef de l’exécutif, intervient ainsi devant le pouvoir législatif !

Une conséquence récurrente et malheureuse de notre époque, marquée par l’immédiateté et le « bougisme », est sans aucun doute l’amnésie et l’insouciance historique dont nous faisons preuve.

Ainsi, le 4 septembre 1870, la IIIe République naît. Sa première grande figure politique se nomme Adolphe Thiers. Un décret de 1871 lui permet d’être Président de la République, chef du Gouvernement et Député. Le bonheur du cumul complet !

Mais la France sort de 20 ans de bonapartisme, sorte de césarisme plus ou moins éclairé, conforté à coups de plébiscites personnels. La jeune Assemblée Nationale voit en Thiers un Président provisoire dont elle se méfie. Adolphe Thiers est, en effet, à l’époque, incontournable depuis qu’il a mis fin à la Commune et permis la signature du traité de Francfort avec la Prusse (cela permettant de conserver Belfort et de baisser les indemnités de guerre).

C’est donc avec le souvenir récent des dérives autocratiques que les élus du peuple décident de limiter l’influence du Président de la République (fut-il brillant) sur le pouvoir législatif en lui interdisant de communiquer directement avec le Parlement.

Volonté ainsi affirmée de marquer nettement la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire), base essentielle à toute Démocratie.

C’est un dispositif qui peut paraître un peu rigide et archaïque au 21ème siècle, néanmoins tous les chefs d’Etat qui se sont succédés depuis ont respecté cette tradition républicaine. Même les Président de la Ve République, pourtant très puissants institutionnellement et souvent à forte personnalité, se sont inscrits dans cette pratique.

Les gaullistes, penseurs de la Ve République, trouvant là l’occasion pour le Premier Ministre de s’affirmer et de jouer un rôle prépondérant (en représentant l’exécutif devant le législatif).

De Thiers à Sarkozy… plus de 130 ans de construction de la République et de la Démocratie dans notre pays. Faite d’expériences, d’erreurs et de maturation.

Or depuis 2 ans, de tout cela…poubelle, nous avons un nouveau Président qui sape consciencieusement et méticuleusement  chaque fondement de cette République : l’exécutif (fin de la bipolarisation et recentrage à l’Elysée), le législatif (temps de parole limité pour les élus), la justice (fin des juges d’instruction), les médias (prise de contrôle directe du service public)…

Et maintenant un des plus vieux symbole du fonctionnement républicain français!

« Ensemble tout devient possible » disait-il pour se faire élire. En effet ou plutôt « par votre silence tout devient possible…ainsi un Président peut devenir Prince ». Le second Empire n’a-t-il pas commencé ainsi ?

Indépendamment de cet événement institutionnel qui n’est malheureusement qu’un épisode parmi d’autres, la vraie question est de savoir quand, peuple de France, nous allons enfin nous réveiller, sortir de notre gavage d’informations « peopleisantes » et anxiogènes pour défendre le socle de notre Société, de notre République, de notre Démocratie ?!

Adrien Debever
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Le développement durable à l’épreuve du terrain…

cerexagri_bassensA Bassens (4ème circonscription de la Gironde), la société Cerexagri souhaite depuis plusieurs mois étendre ses activités en procédant au micro-encapsulage d’un pesticide : le methyl-parathion. D’une toxicité importante, ce produit est interdit d’utilisation en France et dans l’Union Européenne !

Il est cependant encore commercialisé dans certains pays tels que la Turquie, l’Australie ou les Etats-Unis.

Le projet de Cerexagri a été soumis à une enquête publique (terminée à la mi-mars) à l’issue de laquelle le commissaire enquêteur a rendu un avis favorable pour la demande d’exploitation.

Au niveau du Conseil Municipal de Bassens (majorité de gauche), le projet fut, de la même manière, approuvé, alors que l’ensemble des communes consultées aux alentours ont voté contre.

Ce dossier a poursuivi son chemin en passant par la DRIRE avant que le préfet ne le valide. Finalement, ce sont les importants mouvements de protestation des riverains qui retardent aujourd’hui ce projet.

Voici un cas symptomatique, à l’heure où tout le monde semble brusquement converti au développement durable sous l’effet d’un film (fort judicieusement programmé) et d’une surprise électorale, on constate que sur le terrain les choses ne sont pas si évidentes…

En effet, sous la pression de quelques emplois supplémentaires (guère plus, ne rêvons pas !) et de certains intérêts financiers, toute l’échelle des organismes étatiques aussi bien que l’ensemble des pouvoirs publiques locaux sont en train d’accepter une aberration.

Comment peut-on discuter sur le bien fondé de développer une production dont la vente est interdite en France et dans l’UE. Il faut en finir avec les doubles discours et l’hypocrisie. Sous prétexte que des pays sont en retard sur le plan des normes environnementales, on ne peut accepter une démarche schizophrénique et jouer au dumping écologique !

Adrien Debever

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A vous de voir…

Après l’emballement médiatique de la fin de campagne, il est bon de prendre un peu de recul et de relativiser les élections de dimanche. Il faut replacer tout cela dans un projet à plus long terme et apprendre de ses erreurs…

Quelques mises au point de fond ne sont pas inutiles non plus…

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