Je voterai blanc au second tour de la présidentielle

Au lendemain de la déclaration de François Bayrou sur le second tour de la présidentielle où il ne donne pas de consigne de vote mais indique son vote personnel en faveur de François Hollande, j’ai décidé de rendre public mon vote pour dimanche prochain.

J’ai adhéré pour la première fois à un parti politique, le MoDem alors en création, dans l’entre-deux tour de la présidentielle de 2007 car j’adhérais complètement au programme économique de François Bayrou et je craignais les dérives de la présidence Sarkozy qui s’annonçait.

Les 5 années écoulées m’ont confirmé dans mon choix et dans mon engagement qui fut total et sans réserve aux cotés de François Bayrou.

Le dimanche 22 avril dernier, les Français n’ont pas souhaité mettre au deuxième tour de l’élection présidentielle, François Bayrou et son projet politique et de Société. C’est un profond regret que j’ai déjà exprimé.

Les deux finalistes issus de la bipolarisation classique de notre pays ne répondent ni l’un ni l’autre aux besoins actuels de notre pays.

Je déplore et n’adhère en rien à l’orientation de la campagne de Nicolas Sarkozy, je ne partage pas les valeurs qu’il porte et qui ont trop souvent influencées son action à la tête de l’Etat. Néanmoins, je ne verse pas pour autant dans les excès qui voudraient faire de Nicolas Sarkozy un danger pourla Républiqueet notre Démocratie. Ces périls là, notre pays les a connus dans un autre temps, nous ne sommes pas, heureusement, dans une telle situation !

Je ne cautionnerai pas, non plus, le programme de François Hollande, en particulier dans le domaine qui m’est cher, celui de l’économie, où le projet du candidat socialiste est suicidaire. Par ailleurs, je n’ai aucun enthousiasme à la perspective d’un « tout Etat PS » (exécutif, législatif, collectivités…) sans contre-pouvoir qui n’offre aucune garantie en terme de pluralisme et transparence politique.

En conséquence et en conscience, dimanche 6 mai, je voterai blanc, ce qui n’est en rien un vote facile ou satisfaisant mais un vote d’attente dans l’espoir de reconstruire rapidement une force politique centrale et pragmatique au service des Français et de notre pays…

Adrien Debever

Président des Jeunes Démocrates de Gironde

1er Vice-président national des Jeunes Démocrates

Coordinateur de la campagne Génération Bayrou

Les coqs sont devenus autruches !

Hollande et Sarkozy au second tour et presque 30% des votants sur les extrêmes. Ainsi se sont exprimés les Français lors du premier tour de la présidentielle 2012.

Nous sommes au cœur d’une des plus terrible crise économique et sociale que notre pays est connu et la réponse des Français est donc : conformisme dans l’éternel duel droite/gauche et réactions passionnelles de peur et de replis sur soi avec une forte poussée des extrêmes.

Comme ne pas se dire que l’on a raté un rendez-vous majeur avec notre histoire et notre avenir ? Comment ne pas trouver cette réponse démocratique, et donc incontestable, pas à la hauteur des enjeux et des défis que nous avons à relever ?

La situation du pays réclamait en principe un sursaut, un changement profond aussi bien de notre fonctionnement politique que de nos priorités en matière économique, sociale et financière. Or qu’en est-il réellement ?

Les électeurs de Marine Le Pen et Jean-Luc Melanchon ont manifesté par leur vote un raz le bol du système, la volonté d’un changement brutal et leur souffrance face aux difficultés actuelles. Tout cela est louable et même compréhensible mais que reste-t-il, aujourd’hui, de leur vote ? Et demain ?

En réalité les deux finalistes tentent une danse du ventre qui demande beaucoup de souplesse pour obtenir leurs voix le 6 mai prochain mais aucune illusion à avoir. Dès le 7 mai, le vainqueur gouvernera avec ses amis et son programme. Les 30 % de Français ayant voté pour les extrêmes seront oubliés !

Et pour les plus de 50% de votants qui ont opté pour Hollande ou pour Sarkozy, cela est-il réellement par adhésion au bilan du Président sortant ou par croyance utopique dans les trop belles promesses du programme de François Hollande ?

Cela ne fut-il pas plutôt l’expression d’un réflexe plus ou moins conditionné de rejet de l’un ou pour un pseudo vote utile ? Un vote utile pour qui d’ailleurs ?

Pour la France ? On peut en douter quand le résultat sera le statut quo puisque le vainqueur sera issu de ceux qui gouvernent ce pays depuis 30 ans.

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Nous avons rendez-vous avec notre Histoire !…

Que l’on ne s’y trompe pas, dimanche prochain, nous, Français, sommes appelés aux urnes pour une élection qui n’a rien de commune avec les précédentes.

Cela pour deux raisons principalement :

  • La situation de notre Pays est extrêmement critique, l’occulter serait une erreur irréversible. Nos finances et notre économie sont exsangues, sans une politique de choc sur les finances publiques et la relance de la production, nous seront condamnés durablement au déclin.
  • Le constat d’échec des responsables politiques depuis 30 ans pousse à une remise en cause du système droite/gauche qui en réalité n’est qu’un jeu de rôle. Ce système bi polaire porte en lui des politiques de « clans »: ce sont les deux faces d’une même pièce, condamnées à s’opposer l’une à l’autre pour toujours. Or en cette présidentielle 2012, un candidat se présente en étant le champion ni de la droite, ni de la gauche et en position centrale de rassemblement (à la différence des extrêmes). Cette offre politique est rare et elle ne se représentera sans doute pas avant longtemps si on ne la saisit pas dimanche prochain.

Dimanche 22 avril, nous Français, avons donc rendez-vous avec l’histoire et notre avenir. Nous sommes à la croisée des chemins : Soit on fait le choix du seul candidat qui depuis le début ne parle que des sujets clés de notre redressement (dette, production, éducation) et qui propose d’unir les forces du pays à cette tache, soit on fait le choix des promesses faciles, des clivages simplistes et des sujets périphériques peu anxiogènes.

Les Français sont-il un peuple lucide, responsable et courageux ? Ou avons-nous définitivement sombré dans l’individualisme, dans le renoncement et dans une acception d’un monde prémâché par les médias pour mieux nous contrôler ?

Tel est l’enjeu de ce dimanche 22 avril, définitivement un tournant dans l’Histoire de France !

Adrien Debever