C’est ce type d’anniversaire, très médiatique, qui nous fait prendre conscience à quel point le temps passe vite.
Déjà 20 ans que le Mur de la honte est tombé et que la guerre froide est terminée. Le temps d’une nouvelle génération qui n’aura pas connu cette période.
Le 9 novembre 1989 : je me souviens très bien de cet événement planétaire, qui fut surtout marqué par sa soudaineté.
Cet anniversaire est aussi l’occasion d’être reconnaissant envers tous ceux qui ont œuvré, parfois au prix de leur vie, pour la fin de cette guerre. Je pense aux plus célèbres : Lech Walesa, Jean-Paul II, Mikhaïl Gorbatchev, Ronald Reagan, Helmut Kohl, mais combien d’autres restés dans l’anonymat des goulags…
En me replongeant dans l’état d’esprit du petit garçon que j’étais dans ces années 80, je constate que j’avais presque oublié ce sentiment de danger potentiel que représentait alors le bloc soviétique : c’était les « méchants » avec leurs bombes atomiques et les multitudes de chars massés derrière le rideau de fer. Sentiment d’insécurité renforcé par les séries télé et les films américains de l’époque qui illustraient de façon plus vivante nos cours d’histoire-géo.
La chute du Mur, puis celle du bloc soviétique, fut donc une révolution dans notre système de pensée et notre compréhension du monde. Ce fut aussi la naissance d’un nouveau monde : la mondialisation.
Ce monde voulait exprimer son immense besoin de liberté, une volonté toute neuve d’abattre les frontières et de permettre les échanges sans entrave. La technologie accompagna ces bouleversements avec l’internet et le téléphone portable.
C’est un monde qui accéléra à pleine vitesse, sans entrave, certes,…mais aussi sans aucune règle ni limite.
20 ans après, ce nouveau monde bâti sur les ruines du Mur est confronté à sa propre fragilité et à l’instabilité de ses fondations trop hâtivement posées.
La mondialisation a créé une Société à l’échelle planétaire qui a refusé jusqu’à aujourd’hui de se donner des règles et un Droit, sauf celui de la liberté.
Mais une Société sans règle ni Droit se retrouve en réalité soumise au règne de la loi du plus fort au prix d’inégalités de plus en plus profondes.
La Société de l’après guerre froide est aujourd’hui en « surchauffe » et surexploite son environnement. Ce qui aboutit à une terrible crise mondiale, plus structurelle que conjoncturelle.
Ce qui est maintenant urgent de construire c’est un Droit mondial, avec des règles communes pour réguler les échanges et garantir ainsi l’équité.
C’est aussi la mission prioritaire des dirigeants de notre monde actuel. Souhaitons qu’ils soient à la hauteur de leurs prédécesseurs qui surent, à force de ténacité et de courage, mettre fin à la guerre froide.
En 1989, le monde a retrouvé la liberté, en 2009, il lui faut établir l’égalité et la fraternité !…
Adrien Debever
Tu as entièrement raison! Moi aussi, je me souviens de ce moment fort. J’étais aussi un enfant, et mes parents m’ont raconté à ce moment toute l’histoire de la guerre froide. D’autant plus que la même année ou l’année précédente, en Roumanie, des évènements jusque là impensables étaient survenus. En effet, Gorbatchev à son arrivée en 1985, c’est bien rendu compte qu’il était impuissant face à cette attirance pour la liberté et pour le modèle occidental. Lui d’un côté et Reagan de l’autre ont accéléré le processus de fin de la guerre froide. Mais comme tu le souligne si brillamment, si 1989 a été l’année de la Liberté, il faut que 2009 et surtout la prochaine décennie soit celle de l’égalité et de la fraternité. Car, si a
Car,si avec la mondialisation qui semble être le modèle unique aujourd’hui, les inégalités sont plus croissantes, il risque d’y avoir une plus grande inégalités entre les peuples et même entre les hommes de même zone géographique qu’avant. Or, liberté, ne doit pas aller avec inégalités de plus en plus croissantes. Si la liberté semble de plus en plus acquise ou du moins le combat pour l’obtenir, il ne faut pas que cela soit au détriment de l’égalité.