La grippe A (H1N1) est dans toutes les conversations, tout le monde en parle. La question principale est bien sûr : faut-il se faire vacciner ?
Incroyable que cette question fasse débat ! En principe la solution à ce genre de question s’impose d’elle-même.
Alors pourquoi ces réticences à se faire vacciner ? Pourquoi cette crainte, pourquoi cette impression de devoir faire un choix cornélien ?
Car de multiples questions nous assaillent au moment de décider :
La virulence de la grippe A est-elle vraiment importante ? Le vaccin a-t-il été suffisamment testé ? Quelle est la gravité des risques d’effets secondaires après l’injection ? Les lobbies pharmaceutiques ne poussent-ils pas à la consommation ?
Toutes ces questions sont légitimes, mais, en principe, nous devrions avoir des réponses auprès de nos dirigeants politiques et des experts de la santé.
C’est bien là le cœur du problème : les français sont en crise de confiance grave vis-à-vis de ces autorités !
Voir le corps médical aussi partagé sur la question du vaccin ne rassure pas. Mais il y a surtout ce lourd passif en matière de mensonges et de dissimulation des institutions publiques : la trajectoire du nuage de Tchernobyl, les scandales du sang contaminé ou des hormones de croissance, les suites du vaccin contre l’Hépatite B…
A cela s’ajoute le déficit d’image de la classe politique (le fameux « tous pourris »), les manipulations médiatiques quotidiennes, le Président Sarkozy et son gouvernement qui n’inspirent pas davantage la confiance chez les français…
Ce constat est inquiétant, c’est là un disfonctionnement de notre Démocratie qui ne se vérifie d’ailleurs pas uniquement dans le domaine de la santé.
Ainsi, cette perte de confiance générale explique sans doute la grande difficulté à faire accepter la réforme, pourtant nécessaire, de la société française. Il n’y a plus d’adhésion populaire à un grand projet collectif.
Ce symptôme pourrait avoir des conséquences bien plus graves dans un contexte d’urgence et de danger plus aigus que celui de la grippe A…
Les français doivent se réapproprier le domaine politique en même temps que doit émerger un nouveau personnel politique, habité par une volonté de proximité, d’équité et de véritable transparence vis-à-vis du peuple …
Adrien Debever