Sud Ouest : le Modem tape sur les écologistes et pense déjà aux municipales

Le Mouvement des démocrates de Gironde a fait un point de rentrée. Au menu, « fracture territoriale », « croissance durable », LGV, logement et déjà, futures municipales de Bordeaux.

Vendredi 21 octobre, le Modem de Gironde a profité de la présence à Bordeaux de Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique, pour tenir un point de rentrée. L’occasion pour Fabien Robert, président girondin et secrétaire national adjoint du mouvement, de dresser un état des lieux et des troupes. Premier message, le parti centriste reste « fortement implanté » en Gironde, avec trois parlementaires, le sénateur Alain Cazabonne et les députés Sophie Mette et Frédéric Zgainski (à la faveur du départ de la marcheuse Bérangère Couillard au gouvernement), mais aussi de nombreux élus régionaux, départementaux et locaux, « le fruit d’un travail de fond ».

Côté sujets du moment, Fabien Robert évoque d’abord la « fracture territoriale », renforcée par les politiques en cours, d’inspiration écologiste en premier lieu. Il prend l’exemple des Zones à faibles émissions (ZFE), outil qui permet aux élus d’exclure, à l’horizon 2024 dans la métropole, les véhicules les plus polluants. Une « grenade dégoupillée », pour le Modem, qui met en garde contre un « rythme trop rapide » d’application des critères (les fameuses vignettes Crit’air) qui pénaliseraient les plus modestes.

Contre les écologistes encore et leur modèle « décroissant », le Modem prône une « croissance durable ». Elle passerait par le soutien au prolongement de la LGV « vers Toulouse et l’Espagne », à la filière aéronautique, par la relance « de l’ambition métropolitaine » et de la construction en berne : « La production de logement a chuté l’an dernier de 41 % dans la métropole. »

Côté politique, le Modem a « deux chantiers pour 2023 » : l’organisation d’un « grand débat de fond » et la préparation des municipales de 2026. Avec un message : « Il faut faire l’union au premier tour, pour ne pas reproduire l’erreur de 2020 ». Certes, mais on peut se demander, quand il faudra choisir ce candidat unique, où ira la fidélité du Modem, allié de Renaissance au national, mais qui a donné sa préférence à LR dans une récente élection départementale, ou qui siège avec Nicolas Florian – plutôt que Thomas Cazenave – dans l’opposition municipale. « Ne politisons pas les élections locales. L’unité se fera naturellement, sur les valeurs et sur un homme, pas sur l’étiquette ». Bref, ce sera encore la balle au centre. Reste à savoir pour qui.

Source : Sud Ouest

Quand Bayrou renaît, le Modem ressuscite

Le Modem départemental s’est réuni hier soir en conseil à Cenon pour préparer les prochaines échéances électorales.

Les élus et militants du Modem sont visiblement impatients d’en découdre avec leurs rivaux pour les prochaines élections. Heureux lors des régionales mais sevrés dans les cantonales, un peu déstabilisés par les mauvais sondages d’avant l’été, ils commencent à redresser la tête au moment même où leur héros François Bayrou remontre la sienne et refait entendre sa voix.

Quand Bayrou va, le Modem va et inversement. L’université d’été de la presqu’île de Giens (Var) a marqué le retour du Béarnais dans le débat, au moment où sort son livre « 2012 État d’urgence » (Plon), véritable vade-mecum des « vrais centristes » (dixit eux-mêmes) pour la prochaine campagne.

Hier dans une brasserie de Cenon, tout l’état-major du Modem ou presque, ruraux et urbains, s’était réuni avant le conseil départemental à Cenon, chez le conseiller municipal local Mustapha Yildiz. Joan Taris, le président girondin, en a profité pour rappeler les grands principes qui vont gouverner le parti orange, en particulier la nécessité de produire une démocratie « irréprochable », pour reprendre le mot de Véronique Fayet, l’élue bordelaise, qui ne cache pas sa colère : « J’ai honte d’apprendre que certains pays d’Afrique ont payé des campagnes électorales de partis français. Il ne faut pas s’étonner s’il y a une désaffection de la vie politique alors qu’on se dévoue tous les jours pour l’intérêt général ».

Le Modem reste évidemment très critique sur la bipolarisation de la politique française mais ne tire pas de plans sur la comète pour l’après présidentielle, où il compte malgré tout occuper une position… centrale : « Nous sommes libres », répète Véronique Fayet, élue à la CUB dans un groupe commun avec l’UMP.

L’heure du choix n’est pas arrivée : « Avec la crise et toutes ces affaires qui éclatent, on ne sait pas ce qui va se passer dans les mois à venir », concluent Joan Taris et ses amis.

 

Source : Sud Ouest du 23/09/2011

Par Hervé Mathurin