Hollande et Sarkozy au second tour et presque 30% des votants sur les extrêmes. Ainsi se sont exprimés les Français lors du premier tour de la présidentielle 2012.
Nous sommes au cœur d’une des plus terrible crise économique et sociale que notre pays est connu et la réponse des Français est donc : conformisme dans l’éternel duel droite/gauche et réactions passionnelles de peur et de replis sur soi avec une forte poussée des extrêmes.
Comme ne pas se dire que l’on a raté un rendez-vous majeur avec notre histoire et notre avenir ? Comment ne pas trouver cette réponse démocratique, et donc incontestable, pas à la hauteur des enjeux et des défis que nous avons à relever ?
La situation du pays réclamait en principe un sursaut, un changement profond aussi bien de notre fonctionnement politique que de nos priorités en matière économique, sociale et financière. Or qu’en est-il réellement ?
Les électeurs de Marine Le Pen et Jean-Luc Melanchon ont manifesté par leur vote un raz le bol du système, la volonté d’un changement brutal et leur souffrance face aux difficultés actuelles. Tout cela est louable et même compréhensible mais que reste-t-il, aujourd’hui, de leur vote ? Et demain ?
En réalité les deux finalistes tentent une danse du ventre qui demande beaucoup de souplesse pour obtenir leurs voix le 6 mai prochain mais aucune illusion à avoir. Dès le 7 mai, le vainqueur gouvernera avec ses amis et son programme. Les 30 % de Français ayant voté pour les extrêmes seront oubliés !
Et pour les plus de 50% de votants qui ont opté pour Hollande ou pour Sarkozy, cela est-il réellement par adhésion au bilan du Président sortant ou par croyance utopique dans les trop belles promesses du programme de François Hollande ?
Cela ne fut-il pas plutôt l’expression d’un réflexe plus ou moins conditionné de rejet de l’un ou pour un pseudo vote utile ? Un vote utile pour qui d’ailleurs ?
Pour la France ? On peut en douter quand le résultat sera le statut quo puisque le vainqueur sera issu de ceux qui gouvernent ce pays depuis 30 ans.