Le Modem girondin se déclare prêt à l’union avec l’UMP sur une ligne « juppéiste ».
«Reconstruire la France », c’est le vaste programme que s’est assigné le Modem pour son Université d’été qui se déroulera samedi et dimanche à Guidel, en Bretagne, au terme d’une semaine particulièrement chargée sur le plan politique avec le discours de politique générale de Manuel Valls, la conférence de presse de François Hollande et le retour, désormais certain, de Nicolas Sarkozy dans la vie politique active.
Un retour qui ne surprend pas les cadres girondins du Modem mais qui, pour l’élu bordelais Fabien Robert, va contribuer, dans un phénomène « Tout sauf Sarkozy », à ressouder une gauche actuellement en morceaux.
Pour le président départemental Joan Taris qui faisait hier matin sa rentrée, avec l’exécutif du Modem, le come-back de l’ancien président est presque anecdotique tant il était programmé. Et Nicolas Sarkozy ne trouve toujours pas grâce aux yeux des centristes. « Pour lui, explique Joan Taris, la fin continue de justifier les moyens et ce n’est pas notre ligne. »
Alain Juppé peut-il dès lors être le candidat des centristes ? La question peut se poser tant la main tendue par François Bayrou au maire de Bordeaux est devenue un bras tendu. « Question de circonstances, répond Joan Taris. Alain Juppé a d’abord son chemin à parcourir. » Mais il ne nie pas que le Modem est évidemment plus en phase avec Juppé qu’avec Sarkozy.
« Le Département à portée »
L’UMP en Gironde convient d’ailleurs bien au parti centriste qui refuse de se prononcer sur une quelconque préférence pour la présidence des cousins de l’UDI. Et les bayrouistes du département ne voient aucune objection à se ranger derrière l’UMP Yves d’Amécourt, « Modem-compatible » pour se lancer, en mars prochain, à la conquête du Département.
« Avec le redécoupage cantonal qui va diminuer la prime au sortant, les résultats des municipales et le vote-sanction du gouvernement, je suis persuadé que le Département est à notre portée si nous parvenons à faire l’union avec l’ensemble de l’opposition départementale. »
Joan Taris va même plus loin en pariant sur la conquête à droite du canton de Carbon-Blanc, le fief de Philippe Madrelle, fissuré lors des dernières municipales.
Si le Modem laisse sans état d’âme le leadership départemental à Yves d’Amécourt, il le revendique en revanche pour les régionales de décembre 2015 avec le député béarnais Jean Lassalle. « C’est le seul en mesure de faire basculer l’Aquitaine, a priori élargie au Limousin et au Poitou-Charentes. » L’idée est lancée, elle doit cheminer. Comme Jean Lassalle.
Source : Sud Ouest du 17/09/14